Depuis la crise du Covid, des changements de paradigmes importants apparaissent, laissant présager des évolutions de logiques et de comportements d’engagements dans toutes les catégories de publics. C’est pourquoi Alain Mergier, co-president de notre comité d’éthique, nous a proposé de travailler avec lui sur l’étude sociologique prospective « Covid19 : Sens-dessus-dessous » qu’il a conduite pendant le confinement, afin d’appréhender les nouveaux phénomènes impactant l’engagement pour l’intérêt général.
Il en ressort notamment que trois nouveaux cadres structurants s’installent comme arrière-plan de tous nos raisonnements :
- le passage de logiques de risque (prévisibles, évaluables et donc maitrisables) à des logiques de menaces permanentes (non maitrisables et inéluctables du fait d’un système mondial dont la financiarisation se traduit en spirale infernale non maitrisable), avec comme conséquence un nouveau rôle central de la notion de prévention (pour se donner le maximum de moyens, donc de temps lorsque les catastrophes perçues comme inévitables arriveront),
- le changement de statut du paramètre santé, qui en quelques semaines, est passé du rôle de conséquence, parmi d’autres, de sujets moteurs (économie, consommation, …) à celui de cadre de raisonnement en fonction duquel toutes les autres questions sont évaluées, venant challenger – sans vraiment s’articuler avec lui – le rôle structurant de la question environnementale,
- le grand retour de la notion d’Etat, non sans tensions entre son principe et son fonctionnement, le local et le national, le politique et les agents de service public, qui redistribue toutes les représentations de tous les autres acteurs (citoyens sur leur territoire, entreprises, associations, …) et modifie profondément la question de l’engagement pour le collectif (don, adhésion, plaidoyer, bénévolat, digital,…), dans un contexte de déconfinement où l’autre est la fois devenu un danger et responsable de la protection des autres.
Cette réorganisation du cadre de références commun, à laquelle s’ajoutent des accélérations de phénomènes déjà à l’œuvre avant la crise pandémique (économie et renversement de la question de la dette et de la finance, rapport au travail, au numérique, à la consommation locale, au temps, à l’international, craintes des impacts sociaux et économiques pour soi-même et pour la société, nouveau rôle de l’opinion comme seul contrepoids face aux pouvoirs en place, montée en gamme accélérée de la culture scientifique, …), crée un contexte nouveau pour toutes les mobilisations à l’engagement pour l’intérêt général et redistribue les cartes pour tous les sujets de société.
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