Propos recueillis le 31 mars 2015 lors des 4èmes Assises de la Philanthropie organisées par l’Institut Pasteur et Le Monde avec le soutien de Neuflize OBC. [Télécharger les actes de ces Assises de la Philanthropie] |
« Le Fonds de dotation Raise est né de la colère de Gonzague de Blignières et de la mienne face à un article du journal Libération, intitulé « Jeunes de France, barrez-vous ». […] Il nous a paru relever de notre responsabilité d’agir pour que les jeunes de France aient envie d’y rester et créent leur entreprise. »
« Nous avons créé une société d’investissement, dont les investisseurs sont les actionnaires. Nos grands actionnaires, Schneider, Danone, EDF, Société Générale, BNP, AXA, Total, Michelin, Orange, ont versé entre cinq et quinze millions d’euros pour investir dans des ETI. Le vivier d’ETI est pour sa part composé de 800 entreprises, que nous aidons à grandir plus vite en y investissant de dix à trente millions d’euros.
La philanthropie de la démarche réside dans la générosité de l’équipe que nous avons recrutée. L’équipe est mixte et ses membres sont très professionnels. Ces derniers donnent 50 % de ce qu’ils gagnent au Fonds de dotation Raise. En effet, dans le cadre d’un investissement dans une entreprise, l’équipe de gestion touche 20 % du résultat lors de la revente des actions, tandis que les actionnaires en perçoivent 80 %. Dans le système que nous avons mis en place, l’équipe n’en perçoit que 10 %, de même que le Fonds de dotation.
Afin que le Fonds de dotation commence à fonctionner dès sa création, nous avons demandé à nos actionnaires d’anticiper le don effectué par l’équipe, ce que la plupart d’entre eux ont fait. Par exemple, sur les dix millions d’euros investis par un actionnaire, neuf millions d’euros sont dédiés à la société d’investissement et un million d’euros au Fonds de dotation Raise, tandis que l’actionnaire bénéficie de l’avoir fiscal à hauteur de 60 % de réduction d’impôt.
Par conséquent, je préside une Fondation constituant probablement un cas unique en France et dans le monde, puisque je n’ai pas besoin de collecter de l’argent. Je peux donc dédier tout mon temps à l’action de la Fondation. A ce jour, nous avons levé 240 millions d’euros, la Fondation disposant de 18 millions d’euros, que je réinvestis progressivement dans la société d’investissement. »
Clara Gaymard
Présidente de GE France et du Fonds de dotation Raise