Avant dernier rendez-vous de nos entretiens avec Laurence Veyne, directrice de la communication de Greenpeace France. Malgré un emploi du temps très chargé à l’occasion de la COP21, elle a nous accordé quelques minutes pour répondre à nos questions et nous donner sa vision de communicante.
- Qu’est-ce que la com’ peut faire pour lutter contre le dérèglement climatique ?
« La com’ a un double objectif : d’une part à informer, sensibiliser le public sur le changement climatique, ses causes, ses conséquences, soit directement via le digital ou la pub traditionnelle ou encore via les relations médias. On insiste aussi sur ce qui peut et doit être mis en place pour combattre ses conséquences, aujourd’hui et pour les générations futures. L’autre objectif de la com, c’est aussi de proposer à chacun-e de s’engager pour rejoindre le combat que mènent les associations sur ce sujet. Un exemple? Suite aux terribles attentats à Paris la grande marche pour le climat du 29 novembre a été interdite.
En quelques jours on a monté avec nos partenaires WWF, FNH et FNE un dispositif digital innovant march4me.org permettant à toutes celles et tous ceux qui voulaient marcher pour le climat ce jour-là de s’inscrire afin de proposer à un autre marcheur dans un autre pays du monde de marcher pour lui ou pour elle. En trois jours, de nombreuses personnalités (Mélanie Laurent, Thomas Dutronc, Nolwenn Leroy…) ont soutenu l’initiative et près de 30 000 personnes se sont inscrites pour se mobiliser virtuellement. Des milliers de personnes ont échangé avec des citoyens à l’autre bout du monde, une incarnation de la solidarité internationale pour lutter contre le changement climatique. »
- Quel est votre rêve en matière de communication et environnement ?
« En fait je n’ai pas de rêve mais des objectifs concrets car on est résolument pragmatique : il faut arriver avec des moyens limités à hisser les problématiques environnementales dans les priorités non seulement des politiques mais aussi du public. Il s’agit là non pas de l’avenir de la planète mais bel et bien de la survie de l’humanité. Il faut donc changer les comportements, changer nos modèles de consommation et de production énergétique, donner plus de moyens aux organisations qui travaillent sur ces sujets et dénoncer aussi le greenwashing des grandes entreprises. On le voit aujourd’hui qu’il est de plus en plus difficile de mentir aux consommateurs sur ces sujets mais leurs moyens marketing restent énormes et il faut sans cesse innover et déployer des stratégies tactiques pour dénoncer les fausses solutions, démonter les lobbys et montrer que des solutions existent en matière d’énergies renouvelables par exemple et qu’elles ont fait leur preuve. La tâche est immense mais les choses bougent peu à peu, il faut donc continuer et rester déterminés ! »
- Les usages des personnes changent, comment la communication et le marketing des marques peuvent-ils les accompagner ?
« On doit être présent sur tous les canaux, notamment digitaux, et s’adapter aux nouveaux usages dans une approche coordonnée. On ne peut plus raisonner comme avant en fonction uniquement de nos priorités de communication mais bel et bien prendre en compte l’actualité et les centres d’intérêt de nos publics pour que nos messages soient entendus. Cela demande de développer les compétences sur les réseaux sociaux et le mobile mais aussi de dégager du temps pour dialoguer avec nos audiences et de mener des analyses plus poussées sur les retours et les segmentations. Cela complexifie le travail mais le rend aussi d’autant plus passionnant car au final il s’agit bien de relations humaines à nouer et à pérenniser. »
Belle interview qui reflète les besoins contemporains en matière de réalisation énergétique pour que le climat cesse de valser. Plus on ferra d’efforts et plus la planète ira mieux, et cela commence par des gestes simples chez nous à la maison, en faisant attention à sa consommation énergétique.