Pour la 6ème fois en 5 ans (Haiti en 2010, Fukushima et Corne de l’Afrique en 2011, Philippines et Pakistan en 2013), les principales associations, ONG et fondations françaises se mobilisent pour venir en aide aux victimes du tremblement de terre au Népal.
Au cœur de ces sujets depuis des années, nous vous proposons de suivre avec nous l’évolution des actions de communication de ces associations et fondations, et d’en partager notre analyse, non seulement pour ce qui concerne la mobilisation lors de cette première phase d’urgence, mais aussi dans la phase « post-urgence » des semaines à venir.
Les premières heures qui ont suivi le tremblement de terre qui a touché le Népal ce samedi 25 avril ont suscité une immédiate réaction des principales ONG « urgentistes » en matière de communication. Les premiers leviers utilisés pour capter l’attention du public ont été l’envoi de newsletters permettant aux ONG de faire un point sur la situation sur le terrain, exposer le type d’aide qu’elles comptaient y apporter et solliciter les dons de ses publics les plus fidèles.
Parallèlement, les pages d’accueil des sites internet des ONG s’apprêtant à apporter de l’aide au Népal ont pour la plupart été mises aux couleurs de l’urgence. Avec, sur les carrousels, la première place donnée à l’intervention au Népal, certaines ONG allant jusqu’à adapter leurs formulaires de don pour que les contributions financières puissent être directement affectées à l’urgence au Népal.
Enfin, dès le dimanche après-midi, de nombreuses campagnes Adwords se mettent en place. Ainsi, les ONG s’approprient immédiatement des termes comme « Népal », « Séisme Népal », etc. sur Google pour appeler à la générosité et doper le trafic vers leur site internet.
Les médias « traditionnels » sont à leur tour mobilisés dans la journée de dimanche pour cette collecte de dons en urgence. Les chaînes de télévision transmettent très rapidement les informations pratiques et les coordonnées des différentes ONG engagées pour faciliter les dons. Au cours de la soirée du 26 avril, plusieurs radios communiquent sur les actions des ONG comme le Secours Catholique – Caritas France, Handicap International ou Action contre la Faim. Pour certaines ONG, il s’agit uniquement de citation et d’appels aux dons, mais pour d’autres, des rubriques entières sont dédiées et la parole est donnée aux responsables associatifs en lien direct avec le terrain, pour qui c’est l’occasion de mettre en avant l’expertise et les capacités d’organisation logistique des structures les plus expérimentées sur le terrain (et les mieux préparées à la communication en situation d’urgence).
Dans un deuxième temps, lorsque le plan d’action des ONG est clairement déterminé et donc communicable, ces dernières entament la communication avec le public plus sensible et réactif des réseaux sociaux. Pour une grande partie, les réseaux sociaux sont en effet le canal privilégié pour communiquer sur le plan d’action qui sera déployé auprès des victimes, leur réactivité permettant à la fois une actualisation très régulière de l’avancement du déploiement des équipes et un partage plus relationnel de l’action humanitaire.
MSF prévoit d’installer un hôpital gonflable au #Népal. Découvrez comment ça fonctionne ► http://t.co/W1khJf42vc pic.twitter.com/DM0dXnXCSh
— MSF France (@MSF_france) 27 Avril 2015
#Nepal: Notre intervention se focalisera dans un premier temps sur les abris + eau potable et assainissement. Bénéficiaires: 2500 familles
— SECOURS ISLAMIQUE FR (@SIF_ONG) 27 Avril 2015
De nombreux fils d’actualité sont mis en place et régulièrement réactualisés sur les sites web des ONG, qui permettent de suivre quasiment en temps réel les déplacements et actions des équipes sur place ou en préparation, mais aussi de faire le lien avec les principaux flash actu des grands médias. L’ampleur des dégâts et de l’engagement des ONG venant incarner « en live » la nécessité des dons et leur utilisation.
Au fil des prochains jours, nous continuerons d’actualiser cet article et d’analyser la progression du contenu et des modalités de ces communications dans un contexte de catastrophe humanitaire. Car l’expérience montre que les communications lors de ces événements qui déclenchent des « bulles de générosité » ne sont pas seulement des occasions de fundraising, mais aussi des moments clés de la construction et de l’évolution de la notoriété et de l’image des associations.
Un commentaire