Cette semaine, la parole est à Samuel Bollendorff, Photographe, documentariste et fondateur de l’Oeil Public.
- Pour vous Limite qu’est ce que c’est ?
Limite c’est un défi. C’est réussir à poser des questions majeures. A alerter, à faire ensemble, tout en remettant la question du sens en permanence sur l’ouvrage. Que défendre et à quel prix ? Entreprises, citoyens, militants, nous sommes tous pris dans un mouvement déroutant du monde. Face à cela, l’idéal est une question de Limite.
- Qu’est ce que cela signifie, pour vous, être membre du Cometh ?
D’abord c’est un honneur de faire partie d’une équipe aussi diverse et brillante et de participer à des discussions dont on ne sait jamais où elles vont conduire. Participer au COMETH c’est aussi élargir le champ des questions qui nous animent. Nous sommes tous traversés, surtout en ce moment, par des questions d’une profondeur inouïe. Nous sommes touchés dans nos fondements. C’est un point de circulation de la parole passionnant, rassurant.
C’est aussi formidable de voir comment l’agence se nourrit et s’appuie sur nos conversations et comme elle se saisie de nos palabres, c’est enthousiasmant !
- Quels sont les sujets qui font bouger les limites de la société aujourd’hui ?
J’ai l’impression que face à la conscience de plus en plus aigüe du cynisme de la marche du Monde, chacun est en quête de moyens de faire encore société aujourd’hui. Faire ensemble autrement, se rassurer quant à un autre possible. Et que tout ce qui fait solution ou apporte une réponse emporte une adhésion, transforme les usages… repousse les limites.
- En 2015, que veut dire la communication responsable en agence ?
2015 a commencé par un effondrement. Quand on a rouvert les yeux, rien n’est plus comme avant. Tout est à repenser et à reconsidérer dans le moindre détail. L’enjeu est derenforcer nos convictions, de ne pas y déroger et ne pas avoir peur de faire plus fort.
Son parcours:
Samuel Bollendorff est photojournaliste depuis 1995. Il propose un regard social sur les services publiques français tels que les hôpitaux, les écoles, les prisons, ou encore la police.
La photographie est, pour lui, un outil politique pour questionner la place de l’individu dans la société; une quête, qu’il a poursuivi, non seulement en France, dans des projets tels que Hôpital Silence et SilenceSida, sur la place de l’individu les systèmes de soins, mais aussi en Chine, avec À marche Forcée, les oubliés de la croissance chinoise.
Samuel Bollendorff était l’un des premiers photojournalistes à faire usage d’interfaces multimédia sur le web. Avec Voyage au bout du charbon, The Big Issue, et À l’abri de Rien, il essaie de nouvelles formes de narrations documentaires sur le web. Sa dernière production Le Grand Incendie a reçu le Visa d’Or du web documentaire à Visa pour l’Image en 2014.