Baisse du nombre des donateurs en ligne : de 27% en 2013 à 22% en 2014. Chute de 14% chez les +50 ans !
Conséquence de la banalisation du e-don constatée en 2013 (notamment avec l’adoption de plus en plus massive de cette pratique par les seniors), le don en ligne se tasse, comme c’est le cas de l’ensemble des dons.
Les différences de pratiques entre les plus jeunes (- 35 ans et 35-49 ans) et les autres (+ 49 ans et + 65 ans) se confirment : les pratiques de prescription via les réseaux sociaux se généralisent et deviennent majoritaires chez les premiers ; les pratiques émergentes de découverte de nouvelles associations via internet, de don à l’étranger ou de microdon s’installent dans toutes les classes d’âge, mais plus rapidement chez les jeunes.
Baisse des investissements sur les nouvelles formes de don
Pour les 26 associations ou fondations les plus performantes sur internet, on passe de 6,65% du budget marketing total en 2013 à 3,26% en 2014, alors que la part des dons en ligne dans la collecte totale est, pour ces 20 organisations, restée stable, à 8,85%, dans un contexte général de baisse des collectes.
Lenteur à prendre en compte l’apparition de nouvelles pratiques de don via les réseaux sociaux
Peu de grandes associations et fondations investissent vraiment sur :
- des informations adaptées aux formats du web, pourtant attendues par de plus en plus de donateurs (74% en 2014 contre 68% en 2013) ;
- des dispositifs de collecte via les réseaux sociaux et la prescription, alors que 35% des e-donateurs, et surtout 53% de ceux qui ont moins de 35 ans, pratiquent les recommandations d’associations à leurs proches et suivent celles qui leur sont faites
- l’international, alors qu’un e-donateur sur cinq (près de deux sur cinq chez les moins de 35 ans) a donné à une organisation ou action caritative non française au cours des douze derniers mois ;
- le don sur mobile : un quart des associations ou fondations ont un site optimisé pour téléphone mobile alors qu’une visite de nouveau donateur ou de prospect sur quatre provient d’un téléphone.
Face à ces données inquiétantes, cette 4ème vague apporte tout de même quelques signes encourageants pour l’avenir :
- 85% des e-donateurs, et surtout 92% des e-donateurs de plus de 50 ans, ont l’intention de refaire un don par internet dans les douze prochains mois ;
- 66% des associations et fondations ont désormais une personne dédiée au digital (vs 50% en 2013) ;
- Elles ont commencé à investir Facebook, avec une progression de 22% de leur nombre de fans (34 183 en moyenne), et surtout Twitter avec une hausse de 66% en un an (19 406 followers en moyenne), certes loin des marques marchandes (McDonald’s France = 1 200 000 fans, BNP Paribas = 320 000 fans, AXA = 60 000 fans)
Reste que le secteur caritatif investit insuffisamment pour assurer la relève générationnelle des donateurs grâce aux nouvelles formes de don que rend possibles le numérique. Ceci alors que France Générosités a annoncé une baisse des dons classiques en 2013, que l’Admical vient d’annoncer une forte baisse du mécénat et qu’il est urgent de renouveler la cohorte de donateurs qui a fait le succès du secteur associatif depuis la fin des années 80.
Face à l’émergence rapide de nouveaux acteurs sur le marché français de la collecte de fonds, pure players du web, organisations ou actions caritatives transfrontalières, établissements publics, écoles ou collectivités qui investissent dans un fundraising professionnel, crowdfunding d’entreprises engagées, etc., les dirigeants de la plupart des grandes associations ou fondations françaises semblent tétanisés. Quand ils ne vous disent pas carrément que ça ne vaut pas la peine d’investir sur internet parce que ça ne rapporte pas assez !
Et pourtant, le présent baromètre montre depuis quatre ans que les associations et fondations qui investissent le plus gagnent des « parts de marché » sur les collectes de fonds de demain.
Retrouvez la synthèse de l’étude au format pdf
* Étude réalisée depuis 2010 par l’agence LIMITE et l’IFOP, publiée en avant-première avec Atlantico et composée d’une analyse approfondie des présences et outils numériques des 103 principales associations et fondations caritatives françaises, d’un questionnaire adressé par l’IFOP aux 26 plus performantes d’entre elles, et d’un sondage IFOP annuel auprès d’un échantillon représentatif de la population française (méthode des quotas), sur le don par Internet et les donateurs en ligne.
Les responsables du secteur se sont toujours illustrés par leur suivisme et n ont pas cru au mailing papier, ni au phoning, ni au street fund raising mais s y sont ralliés à la suite de quelques pionniers qui ont pris des risques.
Ce sera la même chose pour le e don, avec l émergence d acteurs non encore repérés par les radars
Antoine VACCARO