Si les agences de pub sont des PME, voire des TPE qui « pètent plus haut que leur nez », alors LIMITE est une agence de pub. Oui, mais une agence de pub – ou, plus globalement, de com – … responsable ! Donc encore plus ambitieuse puisqu’elle prétend, par ses campagnes, contribuer à faire bouger les choses et les gens, sur des sujets de société !
Vouloir agir sur le monde par la com ! Avec une agence de 20 personnes,
une centaine si on compte toute sa communauté proche ! Qui plus est
avec une approche web-centrée, comme si ce n’était pas assez pointu
comme ça ! Et en plus en se spécialisant sur les sujets d’intérêt
général, lesquels sont loin de bénéficier des budgets et de
l’attention des gros annonceurs traditionnels ! Comment pouvons-nous y
croire ?
Eh bien d’abord parce que, dans le passé, nous l’avons déjà fait, que
ce soit avec la création de la Fondation Hôpitaux de Paris et des
Pièces Jaunes ou la campagne « portraits » des petits frères des
Pauvres, « On est tous faits pour aimer la vie » de l’Association des
Paralysés de France ou les six ans de schéma directeur de
communication de l’Assurance Maladie, les tentes de Médecins du Monde,
le programme mondial d’ACCOR contre l’exploitation sexuelle
des enfants ou, chez LIMITE, la montée en puissance du
« J’aime mon cœur » de la Fédération Française de Cardiologie…
Mais aussi parce que chaque mois qui passe voit monter la prise de
conscience du rôle croissant que va jouer, dans la transition globale
que nous abordons, la fertilisation croisée entre les nouveaux usages
digitaux et la société civile.
Dans son dernier ouvrage « La Troisième Révolution Industrielle »
(éditeur Les Liens qui Libèrent), le gourou américain Jérémy Rifkin
développe un écolo-story-telling de « la Transition pour les élites
nulles », approximativement étayé et documenté, un peu contradictoire
par la mise en scène permanente de l’auteur en situations de
connivence avec les grands de ce monde ou par la proposition incessante
de son cabinet conseil, avec la conviction affichée que les
nouvelles formes de gouvernance seront horizontales et participatives.
Ce bouquin n’apprendra rien à nos amis férus de RSE, d’économie et de
consommation alternatives et autres spécialistes de l’environnement.
Il n’arrive pas à la cheville, du point de vue de la prospective et de
l’inventivité économique et sociologique, du considérable « Prospérité
sans croissance » de Tim Jackson (chez de Boeck).
Mais il a le mérite de développer un schéma d’action simplissime, un
récit enthousiasmant pour les publics habituellement réticents à
abandonner leurs vieux paradigmes, un « success-story-telling » du
changement d’époque que nous abordons, de nature à décider de ne plus
le retarder, les grands patrons, les leaders politiques traditionnels
et les technocrates.
Et ce qui nous réjouit, c’est que cet homme très écouté, beaucoup plus
entendu que tous ceux qui ont détecté, étudié, annoncé et démontré les
catastrophes et les solutions dont il fait sa matière, résume avec son
talent de conférencier et de gourou pourquoi le tiers secteur, dans
l’acception large que lui confèrent désormais les nouveaux usages, va
jouer un rôle moteur dans l’économie et la société de demain comme
l’annonce La FONDA :
« La société civile est le lieu où les humains créent du capital social. »
(…)
« Le capital social qui est en réalité de la confiance accumulée. »
(…)
« Le capital social se crée par l’inter-activité humaine tandis que le
capital de marché se créera de plus en plus par la technologie
intelligente. »
(…)
« À la différence du marché, où les relations entre les personnes sont
fondamentalement instrumentalisées et ne constituent qu’un moyen au
service d’une fin – optimiser l’intérêt matériel de chacun -, le tiers
secteur traite ces relations comme une fin en soi. »
(…)
« Bien qu’elle soit souvent reléguée à l’arrière-plan de la vie sociale
et jugée marginale par rapport à l’économie et à l’État, la société
civile est en fait l’espace principal où se développe la civilisation.
Il n’y a à ma connaissance dans l’histoire aucun exemple de peuple qui
ait d’abord créé des marchés et des États, puis, par la suite, une
culture. »
(…)
« C’est dans la culture que nous créons les récits sociaux qui nous
unissent mutuellement en tant que peuple et nous permettent de
ressentir mutuellement de l’empathie, comme dans une famille étendue
fictive (…) nous finissons par nous penser comme une communauté et
par accumuler cette confiance sans laquelle les marchés et les États
seraient impossibles à créer et à maintenir. »
Alors, si c’est Jérémy Rifkin qui le dit…
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