Voici quelques savoureux propos recueillis à la volée de Patrick Gerschel*, lors des 3e Assises de la Philanthropie de l’Institut Pasteur et du Monde.
« En matière de philanthropie, la France rattrape les autres pays à la vitesse d’une tortue ! Elle est 50 ans en arrière en matière de gouvernance (opaque), de gestion (nulle) et de mentalité (archaïque).
Gestion nulle : ici, les fondations n’ont pas de gestionnaires mais des trésoriers. Pas de gestion long terme : on confond baisses temporaires avec pertes. Warren Buffet sait que certaines années, on doit avoir des baisses pour ne pas connaître de pertes définitives.
Le système fiscal français est très généreux mais le secteur manque de formation pour la gestion et la récolte des fonds. A Yale, il y a une équipe de 30 professionnels qui lèvent 450M$ / an.
Il faut être gentil avec les philanthropes, les choyer, être poli, partir du principe que les donateurs sont des gens bien. Ce n’est pas une tare de donner !
Ici, on les ignore. On ne les sollicite même pas convenablement, professionnellement.
« Pour tondre il faut flatter » (formule américaine).
Être donateur c’est acquérir une immortalité… au moins temporaire ;-). Le philanthrope est quelqu’un qui se sent poussé à donner de l’argent. Mais pour donner de l’argent, il faut d’abord en gagner. Et ça, ça ne tombe pas du ciel ! Balzac ne disait-il pas : « Grosse fortune veut dire gros crime » ? »
*Trésorier d’American Friends of the Louvre et philanthrope
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