Le quotidien Le Monde daté du 4 septembre annonce que le gouvernement a finalement renoncé à baisser les déductions fiscales sur le mécénat et les dons de 60 à 30 %.
On aurait pu penser que c’était après avoir compris que, dans le cas du mécénat, cette mesure « balle dans le pied » aboutirait à inciter les entreprises à reporter ces dépenses sur leur poste charges sociales, démonstration qui fera l’objet d’un prochain avis du Think Tank Fiducie Philanthropique de l’Institut Pasteur et sera sûrement débattu lors des Rencontres Internationales des Philanthropes, organisées avec la Fondation de France, Le Monde, Neuflize et KPMG dans le grand Amphi du Monde le 25 septembre prochain à 14h00 (inscription obligatoire).
Eh bien non, il semblerait qu’il s’agisse d’un « cadeau » de Jérome Cahuzac à Aurélie Filippetti. L’article mentionne également les « établissements publics » subventionnés par le Ministère de la Culture, mais passe sous silence le fait que ce sont aussi les fondations, associations et ong de recherche, de lutte contre la précarité, de défense des malades, des droits humains, des personnes handicapées, etc qui vont aussi pouvoir aborder moins désarmées les collectes de la fin de cette année dont, jusqu’à présent, les collectes de fonds sont en baisse.
Cette baisse des dons et du mécénat est aussi structurelle que conjoncturelle, du fait de la difficulté du monde associatif à changer de modèle économique. Nous avons eu l’occasion de défendre cet avis dans le passé, comme, par exemple, à propos des faibles investissements des grandes organisations caritatives pour accompagner les nouveaux usages digitaux.
Mais, cette année, elle se double d’un attentisme des donateurs et des mécènes dû à la conjonction entre menaces économiques, période électorale, précarité fiscale (sur l’ISF avant l’été) et jusqu’à cette annonce de rentrée sur les dons et le mécénat.
L’année va donc, pour beaucoup d’associations paradoxalement sur-sollicitées par les mêmes élus qui leur coupent les vivres, se jouer sur les quatre mois qui viennent.
Professionnalisme et imagination vont être cruciaux.