Voici un vieux et respectable monsieur qui regarde la nouvelle génération jouer à la game boy -d’où « pouce-tte »- et ne pense pas qu’elle perd son temps. Au contraire il fait montre de bienveillance et demande qu’on ait de l’indulgence avec elle. Et si ce week-end on relisait Michel Serres ?
- (Image Télérama)
Le philosophe a donné cette semaine une interview à Libération (sur le site écrans) dans laquelle il livre sa vision de la « génération Y », celle qui arrive depuis quelques années en âge de travailler. En reprenant l’argumentation de son discours d’entrée à l’Académie, Michel Serres nous explique la révolution provoquée par les technologies et les défis auxquels doivent faire face les « jeunes ».
Parce que ce texte nous a intéressés et touchés à l’agence, nous reprenons ici trois idées rafraichissantes tirées de l’interview :
1. Les rencontres virtuelles n’ont pas commencé avec Adopteunmec.com ; la preuve, « Madame Bovary faisait l’amour virtuellement » (sic) ! Les technologies n’ont donc pas tout inventé, mais accéléré beaucoup d’interactions et provoqué une meilleure connaissance des différences culturelles.
2. Si nos arrières-grands-parents ont fait l’amour dans le noir, ce n’était pas par pudeur mais parce qu’ils n’étaient pas beaux ! A l’inverse, « Petite Poucette est jolie, elle peut se mettre toute nue, et son copain aussi. » Nos corps et le rapport que l’on a avec, notamment pour la douleur, ont donc changé.
3. C’est la révolution ; les institutions tiennent difficilement debout, et les réponses politiques, économiques ou écologiques sont loin d’être évidentes. Conséquence : il faut créer de nouvelles idées, et c’est pour cette raison qu’il faut être indulgent avec « Petite Poucette » !
Pour continuer la réflexion et cette revue de lecture de la semaine, nous vous proposons de jeter un coup d’oeil à l’article de Shareable sur la génération Y (en anglais). Si Michel Serres met en avant le rôles des technologies comme Internet pour expliquer les bouleversements en cours, l’auteur J.-Y. Huwart les revendiquent comme autant de pistes pour réinventer l’économie.
Selon lui, il existe un divorce entre le travail proposé actuellement et ce dont rêve la génération Y. Non seulement de moins en moins de jeunes, même diplômés, ne peuvent accéder à un emploi et dans tous les cas, les jobs qu’on leur offrent ne les font pas rêver. La solution serait donc dans des formes de travail renouvelées, plus locales et collaboratives, que les technologies peuvent aider à concrétiser :
Thanks in part to technology, no generation in the history has ever had as big of an opportunity to build its own future as those born after 1985, Gen Y. (…) Here is the good news: new economic models better suited to Gen Y have arrived.
Un de coup de pouce pour Petite Poucette …