Voir l’interview de Sir Ronald Cohen (juin 2011)
Depuis sa publication, mardi 23 août dans le Nouvel Obs, la demande de « contribution exceptionnelle » signée par 16 « très hauts revenus » a été très commentée. Luc Rosenzweig publiait notamment jeudi dernier (25 août) sur le site causeur.fr un article titré « Quand les riches veulent payer ».
Au cœur des discussions : le caractère opportuniste ou au contraire « philanthropique » de cet appel. Quand Laurent Joffrin, directeur de la rédaction du Nouvel Obs, parle de « début de prise de conscience » de « la classe dirigeante française », Luc Rosenzweig, lui, explique qu’il s’agit davantage pour ces grands patrons de « prendre les devants » en se disant que « ce qu’on ne peut empêcher, on a tout intérêt à le favoriser ». Le débat est ouvert !
Cette question d’une redistribution plus importante par les très riches n’est pas nouvelle, mais on assiste ces dernières années à une évolution profonde des mentalités. C’est notamment ce qu’ont montré les deuxièmes Assises de la Philanthropie, organisées par l’Institut Pasteur et Le Monde le 23 juin dernier ainsi que le travail du Think Tank Fiducie Philanthropique. Sur les questions de philanthropie en effet, les fortunés (s’)investissent de plus en plus et de manière de plus en plus stratégique. Les grands philanthropes assument et revendiquent même le fait de devoir plus que d’autres contribuer au financement d’actions sociales, environnementales, culturelles…
D’ailleurs, on peut voir un effet positif dans le fait que les riches annoncent vouloir payer plus : celui d’inciter de plus petits revenus à participer davantage. C’est ce que révèle l’étude Ifop – LIMITE que nous vous présentions sur ce blog il y a quelques jours. Selon cette étude, 86% des donateurs ne s’étant pas mobilisés contre la famine dans la Corne de l’Afrique indiquent que si des ONG « demandaient à des grandes entreprises ou à des personnalités fortunées de s’engager à donner autant que le grand public comme cela se fait dans d’autres pays », ils seraient plus motivés à donner, 51% disent même « beaucoup ».
A quand donc l’appel de 16 grands philanthropes français qui, à l’image de Bill Gates et Warren Buffet aux Etats-Unis et de leur « giving pledge », mobiliseraient leurs pairs ?