Un débat sur « l’après-greenwashing », organisé par l’association Sorbonne Communication, a eu lieu mardi dernier. Comment en profiter, quand on n’a pu y assister ? L’une des idées qui vient tout de suite à « l’esprit geek » que je suis : le Live Tweet (qu’on nommera LT), c’est-à-dire le commentaire en direct d’un évènement via la plateforme de micro-blogging Twitter. Ou comment revivre la conférence grâce à Twitter et ses utilisateurs chevronnés.
Parmi ceux-ci, NTenad, qui a accepté de répondre à mes quelques questions…
Non. Quand j’assiste à une conférence, c’est qu’elle m’intéresse. Je n’y vais pas spécifiquement pour relayer de l’information. D’ailleurs, lorsque je tweete, je suis pratiquement dans une logique de prise de notes : je transcris des phrases importantes en citant l’auteur et lorsque je reformule, c’est autant parce que je n’ai que 140 caractères que par effort de synthèse.
Ensuite, il est indéniable que s’ajoute une couche sociale au Live Tweet, et dont j’ai conscience et joue. Mais cette audience se réduit à mon cercle de followers et aux personnes qui suivent le hashtag dédié à l’évènement, c’est-à-dire un mot-clef équivalent à une mini-chaîne thématique si l’on était à la télévision. Pour « Penser l’après-greenwashing » c’était par exemple #commenv.
La question du média en pose une autre : celle de l’instance éditoriale. Lorsque je tweete, je parle en mon nom (ou mon « screen name« ) et je ne suis pas contrôlé par un rédac chef ni ne suis obligé de respecter d’autres codes que ceux que je me suis fixés – bien évidemment dans les limites de la plateforme Twitter, qui « formate » les mots de chacun.
D’abord, si Twitter offre une version textuelle du « live » sur Internet, ce n’est pas du tout la seule façon de suivre en direct un évènement. Lors de la récente occupation de la Plaza del Sol à Madrid, puis dans d’autres villes européennes, il était possible de suivre en direct vidéo les manifestations. Les lieux échangeaient donc entre eux sans passer par les médias télévisuels, beaucoup plus rapidement et avec un faible contrôle des messages.
Les dispositifs de diffusion sont même gratuits et utilisables depuis un smartphone ou, plus complexes, permettent l’ajout d’une présentation ppt et de commentaires en direct, comme le fait La Cantine avec Ubicast. L’impact de la distance lieu / spectateur peut donc être amoindri.
Surtout, cette déconnexion physique crée aussi de nouveaux espaces de discussion qui sont passionnants. Le Live Tweet, c’est la possibilité de discuter avec son voisin, une personne à l’autre bout de la salle ou en Picardie. Réagir, discuter pendant une conférence ne produit plus nécessairement du bruit gênant. Cela enrichit la discussion – pas toujours ? Pas toujours, c’est vrai, comme partout il y a les trolls.
Parce qu’en même temps je regarde mes mails ? Pas de problème, mon navigateur a plusieurs onglets 😉 Plus sérieusement, si l’outil informatique facilite et favorise le multi-tâches, je pense surtout que l’on n’a pas attendu Twitter pour ne pas être concentré à 100% lors d’une conférence de trois heures. Il est normal de relâcher parfois l’attention, et c’est sans doute plus fort quand on ne prend en note que ce que l’on veut, sans obligation d’exhaustivité.
Cependant, pour la personne qui consulte le Live Tweet de l’extérieur (comme toi, Sarah), il faut prendre en compte la foule. En fait, le plus de twittos il y a, le moins de risque tu as de manquer des points intéressants. De la même façon, les possibilités d’erreurs diminuent avec le nombre de participants, et il n’est pas rare de voir des corrections se faire en direct. Sur le principe de Wikipédia, l’interaction entre pairs est fondamentale.
Pour l’heure, le problème que l’on peut cependant soulever est celui de la visualisation a posteriori du Live Tweet. Autant des outils comme Hootsuite offrent des fonctionnalités intéressantes pour publier, autant je n’ai pas encore trouvé de format grand public, plus éditorialisé et rich media qui offrirait un contenu à valeur ajoutée. Des outils automatisés existent, avec des fonctionnalités intéressantes, comme pour la Gaité Lyrique ou des manifestations de followers. Mais aucun, à ma connaissance, ne se concentre sur la narration et ne raconte une histoire intéressante à propos de la « conf’ de mardi dernier que Sarah a loupée ». Un défi pour le data journalisme ?
j’aimerais bien consulter ce Dr N’Tenad!
@Laurent : je pense pouvoir réussir à le contacter 🙂