Les médias alternatifs au service de la création d’un réseau international de partage d’information – Débat au FSM de Dakar
Via la présentation du projet Mandala, ce débat avait pour but de réfléchir sur l’utilisation des nouveaux médias afin de faire
avancer toujours plus loin les différentes causes chères au Forum Social Mondial.
Posons le décor rapidement car il a son charme : débat annoncé dans le canard local de 8h30 à 11h mais qui en fait a lieu à 13h. Fort heureusement l’organisateur du débat est là depuis les aurores pour accueillir les visiteurs un peu déçus et désorientés par cette organisation pour le moins surprenante. Coté linguistique, chacun fait l’interprète pour les autres dans les langues qu’ils maîtrisent.
Ces contingences matérielles passées, revenons à ce projet de média alternatif, Mandala, créé et mené par Antonio Martin, journaliste brésilien à Outras Palavras et un journaliste au « Monde diplomatique finlandais ».
Manda, qu’est-ce que c’est ?
Créé il y a quelques semaines, cet outil gratuit, conçu en open source, (et qui utilise la plateforme-Portaneo Posh) http://www.mandalanet.org/ est un mix entre un agrégateur de contenu personnalisable type Netvibes et un Google reader prédéfini ou paramétré de telles sortes qu’il recense tous les flux RSS internationaux sur des sujets tels que le droit des femmes, l’eau, le monde arabe, la sécurité alimentaire, Forum Social Mondial…
L’origine et objectif du projet
L’équipe est partie d’un constat simple : chacun dans son coin du globe (ONG, associations ou particuliers) réfléchit, cherche, publie et agit sur ses thématiques sociales, politiques et environnementales et est donc susceptible d’avoir des idées qui pourraient faire avancer la/les causes quelque part, ailleurs dans le monde. Du coup, Mandala a pour objectif de recenser un maximum d’informations, vidéos, reportages, best-practices, blogs, réseaux sociaux spécialisés et partages d’infos, d’idées, en temps réels sur les sujets ci-évoqués… Ce site a donc été développé selon 3 axes :
1. un réseau mondial de média alternatif
2. un système de partage d’informations gratuit en mode « creative common » au travers d’une licence collaborative
3. La création d’un journal électronique spécialisé sur les alternatives post-capitalistes et les stratégies de transformation sociale
Basé sur le principe du droit à l’information, l’objectif est donc de créer et mettre en place un réseau de personnes prêtes à partager leurs contenus, selon une licence collaborative. On est donc dans une logique de « creative common » (et non de « copy write »)
ex : un journaliste brésilien n’a pas forcément les moyens d’envoyer un reporter en Égypte. En revanche dans le réseau Mandala il y a peut-être quelqu’un, journaliste ou autre, qui a publié de l’info libre d’exploitation de droit (à condition de le citer bien entendu)
On est donc dans un système d’agrégation horizontale de l’information (toutes les sources ont le même poids), décentralisée (redirect vers la source d’info originelle) et paramétrable (chacun peut adapter les sources d’infos comme il le souhaite (selon ses centres d’intérêts)
Limites et intérêts de Mandala : un site en cours de développement
Encore tout frais (le projet a été lancé courant janvier) et faute de financement, les fonctionnalités souhaitées ne sont pas encore développées (les flux RSS doivent être pour l’heure validés par l’équipe avant d’être intégrés et utilisables par le reste de la communauté ; la notion de partage est peu développée).
A défaut d’être innovant technologiquement parlant, Mandala sait néanmoins capitaliser sur les technologies existantes pour les mettre au service des acteurs de l’entrepreneuriat social.
Conclusion
Un beau projet de journalistes engagés qui ont complètement intégré le potentiel d’internet : informations pointues par des experts professionnels ou non, disponibles en temps réel, qui puissent être partagées et utilisées facilement afin d’être au service des citoyens. Espérons que ce projet saura trouver les financements adéquats. En attendant n’hésitez pas à le tester, en parler autour de vous et leur faire des retours produits (voir même les aider à le développer) car ils sont preneurs.