A l’occasion des Parcours du Cœur, organisés par la Fédération Française de Cardiologie, Limite met en place un dispositif d’information par SMS et site web mobile. Sur les affiches de l’événement, il est proposé d’envoyer un SMS et un mot-clé (« Parcours ») à un numéro de téléphone mobile (06 47 97 88 38) ou de flasher le QR code. Le « mobinaute » accède alors directement à la carte des événements organisés par la Fédération partout en France.
Depuis quelques mois, Limite s’intéresse tout particulièrement aux innovations issues des technologies de la téléphonie mobile en matière d’information, de mobilisation, de plaidoyer ou de fundraising, sans s’écarter des orientations qui sont les siennes en matière d’éthique de la communication et d’usages de technologies libres et ouvertes.
Allant à l’encontre du mouvement qui s’est longtemps orienté vers le développement d’applications mobile (notamment Apple) et qui aujourd’hui commence à être assez sérieusement battu en brèche, comme nous avons eu l’occasion de le montrer à de nombreuses reprises sur notre blog (voir notamment : Les applications iPhone, c’est pas du mobile : la preuve par le m-fundraising), Limite, tirant les enseignements de l’étude précise et documentée des usages et des chiffres de pénétration du mobile en France, a décidé de s’orienter vers d’autres technologies, qui peuvent apparaître plus « lowtech », mais qui permettent de mettre en place des campagnes à la fois plus massives et plus accessibles.
Il ne faut en effet pas confondre le taux de pénétration du mobile en France, le taux d’accès à l’Internet mobile (15 millions en France selon la dernière étude Médiamétrie) et le nombre d’utilisateurs de « smartphones ». Même si l’on sait qu’à la faveur du développement de la plateforme Androïd, le taux d’équipement en smartphones va augmenter de manière considérable en France comme ailleurs, il convient de rester aujourd’hui au plus près des usages pour proposer aux utilisateurs des services qui correspondent à leurs besoins. C’est la raison pour laquelle Limite met en place des dispositifs qui associent le SMS et l’Internet mobile.
Le SMS est et reste l’utilisation la plus courante du téléphone mobile et continue à croître de manière sensible, comme le montre la dernière étude de l’AFOM/TNS Sofres de janvier 2011.
6e édition de l’Observation sociétal du téléphone mobile de l’AFOM/TNS Sofres – 20 janvier 2011
Partant de ce constat et malgré les freins, notamment financiers, imposés par les opérateurs français en la matière (le prix des SMS est en France parmi les plus élevés du marché), Limite a décidé de considérer le SMS comme la meilleure technologie de « push » pour entrer en contact avec un public. Cette question du « push » est assez centrale en matière de mobile et les développeurs d’applications tentent de résoudre cette question de manière la plus efficace possible. Chacun connaît l’application du Monde qui propose d’envoyer des informations en « push ». Reste qu’il est nécessaire de posséder un smartphone, de télécharger une application et de configurer son « push » pour avoir accès à cette fonctionnalité.
Il apparaît beaucoup plus simple, en même temps qu’efficace, de proposer à un « mobinaute » ou même à un possesseur de téléphone n’ayant pas accès à Internet de s’inscrire sur un formulaire web ou même d’envoyer un SMS pour recevoir régulièrement des informations par SMS ; informations qui peuvent être d’ordres très différents : un texte, un lien vers un formulaire, une vidéo, une carte, etc.
Si le principe est assez simple, il convient de respecter un certain nombre de règles :
- cadre légal qui impose que les numéros soient « optin » et que l’abonné à un service puisse s’en désabonner de manière simple,
- cadre financier : trouver les grossistes qui permettent d’envoyer à un prix le plus faible possible des volumes importants de SMS et surtout de faire payer au « client » le prix d’envoi le plus faible possible,
- bonnes pratiques : qui imposent par exemple, plus que pour le mail tant le SMS peut apparaître comme intrusif, de s’engager à ne pas céder des bases de données de numéros de téléphones, etc.
Ces quelques contraintes levées permettant d’établir une relation de confiance et de sécurité entre une ONG et son public, le SMS peut devenir un outil de communication particulièrement efficace et rapide, permettant d’informer et de mobiliser un public en temps réel.
C’est d’autant plus vrai si cette technologie de « push » est associée à celle de l’Internet mobile. Selon la dernière étude de Médiamétrie de février 2011, il y a 15 millions de « mobinautes » en France, c’est-à-dire de personnes qui ont accès à Internet depuis leur téléphone mobile, dont 92,4% ont visité au moins un site web mobile et 37,7% ont ouvert une application (sachant qu’il existe plusieurs plateformes d’applications qui nécessitent chacune un développement spécifique : iPhone, Androïd, Nokia, etc.). Se donner les moyens de toucher un large public tout en ne dépensant pas des sommes considérables en matière de développement d’application multiplateforme, c’est s’orienter tout naturellement vers le web mobile (l’accès à un site web mobile par un navigateur) qui, associé au SMS, constitue une suite particulièrement pertinente. Envoyer un lien par SMS vers un site mobile, c’est en effet se donner la possibilité d’orienter celui qui reçoit ce SMS vers des ressources variées comme un texte, un formulaire, une vidéo ou une carte.
Dans le cas de la Fédération Française de Cardiologie, la campagne d’affichage propose au public d’envoyer un SMS non-surtaxé et inclus dans les forfaits SMS. En retour, la personne qui a envoyé le SMS en reçoit un qui lui fournit un lien vers un site web classique ou mobile, lui donnant accès à une carte qui lui permet de trouver le Parcours du Cœur le plus proche de chez lui, où qu’il se trouve en France. Son navigateur (mobile ou fixe) est automatiquement détecté et s’adapte en fonction de l’interface de consultation : qu’il s’agisse d’un ordinateur fixe ou d’un téléphone mobile et dans ce cas, qu’il s’agisse d’un iPhone, d’un Androïd, d’un Blackberry ou même d’un téléphone beaucoup plus « simple ».
Alors… à vos mobiles !