Au Forum Social Mondial de Dakar, en février dernier, il était aussi question de RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Pas très étonnant, je vous l’accorde, mais intéressant puisque le sujet était abordé sous l’angle international… ce qui est paradoxalement rarement le cas. Voici donc un petit récap de ce qui s’est dit dans le cadre de cet atelier « Responsabilité Sociale des Entreprises » organisé par la CFDT avec le CSI Afrique, le CCFD – Terre Solidaire et le CNTS.
Comme l’a rappelé Catherine Gaudard, directrice du plaidoyer du CCFD – Terre Solidaire, « on ne peut pas faire du développement sans travailler sur les entreprises ». C’est du reste ce qui fait de la RSE un enjeu (et un levier) central.
Cependant, le problème clairement exprimé par les ONG et les organisations syndicales est l’écart constaté entre le discours des sièges/holdings et la réalité du fonctionnement des filiales ou sous-traitants dans les pays dits du « Sud ». C’est pour cela que le CCFD – Terre Solidaire, estime essentiel, bien que cela soit difficile, de faire porter la responsabilité (légale) de la maison mère sur l’action de ses filiales. Il demande donc que les tribunaux européens puissent recevoir des plaintes de citoyens non-européens, quand le siège de l’entreprise est situé en Europe.
Se pose aussi souvent la question de la co-responsabilité des États qui, par leur silence, font le jeu des moins disant. La déforestation en Amérique du Sud en est un parfait exemple : sans réglementation des États, et face à la pression de la compétitivité, les entreprises ne parviennent pas à s’auto-contraindre et en “oublient” leur responsabilité.
Du point de vue de la société civile, un des enjeux centraux en matière de RSE sera donc, avant tout, d’aller vers plus d’honnêteté, en élargissant le champ de la responsabilité des groupes cotés au-delà de celle de leur maison mère, et plus de transparence, en faisant en sorte que les rapports publiés par les grands groupes soient comparables, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
J’ajouterai un dernier point qui me semble indissociable des deux précédents (et qui nous concerne plus directement en tant qu’agence) : celui de la communication responsable. Car qui dit responsabilité d’entreprise devrait dire “automatiquement” communication responsable, c’est-à-dire imaginaire vrai (« ce dont je parle peut être vérifié et corroboré par des tiers qui n’ont pas d’intérêt particulier à le faire »), donc logique de preuves. C’est ce que, chez LIMITE, nous nous employons à mettre en œuvre, lorsque nous conseillons des entreprises ou concevons avec elles des campagnes et prises de parole en lien avec leur RSE ; c’est également en ce sens que nous sommes parties prenantes du groupe de travail Afnor visant à décliner à la communication les prescriptions de la norme ISO 26000 sur la RSE.