Cette information a été relayée par l’Association Française des Fundraisers dans sa dernière newsletter et sur son site. Il nous paraît important d’éviter d’en tirer trop vite la conclusion que le « m-fundraising, c’est pas pour demain ».
Limite s’est récemment exprimé, notamment lors des ses webreakfasts et sur ce blog, relativiser l’opportunité pour les ONG, associations et fondations de créer des applications iPhone, particulièrement dans le cas de la collecte de fond.
Cette position forte, qui va souvent à contre-courant de la mode et des sirènes des prestataires attachés à « vendre des applis iPhone » qui génèreraient des retombées presse et « du buzz », s’appuie sur des arguments de fonds et de forme que nous rappelons ici :
- L’iPhone est une plateforme propriétaire, non ouverte, non libre et non accessible où Apple garde la main et une partie non négligeable des révenus générés par la vente de l’application. Il n’est d’ailleurs pas anodin qu’il faille « soumettre » son application à la firme avant qu’elle ne soit disponible sur l’Apple Store, lorsque l’on n’essuie pas un refus, ce qui sera donc le cas si vous proposez du don par iPhone. De plus, les applications iPhone ne sont utilisables QUE par les propriétaires d’iPhone qui sont certes très nombreux mais ne réprésentent qu’une toute petite partie du marché des téléphones mobiles. Les dernières études nous montrent que les possesseur de smartphones représentent en France entre 15 et 20% des français équipés en téléphone et que l’iPhone ne représente qu’un tiers seulement de l’équipement smartphone en France. On peut donc en conclure que l’iPhone représente 5 à 7% du taux d’équipement en mobile en France. D’autres systèmes d’exploitation mobiles sont en vigueur, dont certains sont plus répandus que l’OS d’Apple (c’est vrai d’Android et de Blackberry aux USA) et de Symbian (Nokia) dans les pays en développement. Il existe par ailleurs d’autre types de solutions auxquelles s’intéresse Limite et qui permettent d’avoir une audience plus importante : les sites mobiles ou, à mi-chemin entre les applications et le site mobiles, les Webapps.
- En dehors de quelques applications « phares » qui se caractérisent par leur aspects très pratique dans la vie courante (Pages Jaunes, RATP…) ou par l’accès aux réseaux sociaux (Facebook principalement) ou aux grands médias, certaines études qualitatives et ethnographiques nous montrent queles applications iPhone sont assez peu utilisées par les « mobinautes » qui préfèrent souvent des pratiques plus inventives comme les raccourcis créés à partir de leur navigateur vers des adresses sur le web et qui ouvrent la voie à une diffusion massive des Webapps. L’exemple Tunisien et sa « révolution du MMS » nous montre qu’il n’est pas nécessaire de posséder des appareils partilièrement perfectionnés pour diffuser de l’information à une échelle massive (rappelons à toutes fins utiles que si on a pu apercevoir de très nombreux téléphone mobiles lors des événements de Tunisie – le taux de pénétration du mobile y est de 90%-, le déploiement officiel de la 3G dans ce pays date de … janvier 2011 !).
Souvent, nous entendons le discours suivant : « Nous entendons bien vos arguments mais l’iPhone c’est la mode, c’est joli et c’est ce qu’il y a de plus populaire ». Il est assez facile de répondre que des applications web mobiles et les sites mobiles utilisant jQuery sont aussi « beaux » et que c’est plus le téléphone mobile qui est à la mode que le seul iPhone. Mieux vaut avoir une application ou un site qui « passe » sur TOUTES les plateformes mobiles, non ?
Autre intérêt non négligeable d’un site mobile : la monétisation. En effet, en ayant votre propre site mobile, vous n’aurez pas à payer les coûts de présence sur une des plateformes ou de partage de revenus. Donc autant de collecte qui iront droit aux bénéficiaires.
Enfin, une fois résolue la question de la plate-forme Internet pour mobiles, restent plusieurs problèmes sur lesquels il apparaît nécessaire de d’interroger :
– celle de la solicitation : par mail ? par sms ? et si c’est par sms, sans payer le coût exorbitant qu’imposent les opérateurs de téléphone => nos clients ont pu, fin 2010, expérimenter des innovations qui prouvent que ce type de solution peut se déployer à des prix plus que raisonnables;
– celle du paiement le plus fluide et sécurisé pour offrir au mobinaute le moyen de donner du « tac au tac »‘, en quelques tapotements du doigt => nous sommes en train de mettre au point avec les fondations et associations les plus en pointe ces solutions désormais techniquement accessibles
2011 va donc être, pour ceux qui savent garder le 1/4 d’h d’avance, l’année du « 1st mobile-player advantage »…
l’iPhone 7% des français? 😀
Va falloir revoir vos chiffres l’ami…
Cher guru autoproclamé,
la dernière enquête TNS/AFOM (qui date du 20 janvier 2010 !) montre que le taux d’équipement en smartphones pour les usages personnels est de 15 %. Nous annoncions entre 15 et 20 %. Nous sommes donc très au-dessus. On peut dire que nous sommes dans les clous si l’on considère que, concernant les usages professionnels, les smartphones représentent 25% du marché. http://www.afom.fr/sites/default/files/MOBILE%20ET%20SOCIETE%20TNS%20N12%20janvier%202011.pdf
Nous annonçons dans le texte que la part de l’Iphone en France représente un tiers des équipements smarphones. Nous sommes au final très au dessus de ces chiffres au regard de l’étude Comscore de janvier 2010 qui montre qu’en Europe, 18% des utilisateurs de smartphones possèdent un iPhone. http://iseeds.fr/blog/tag/taux-dequipements
Ces chiffres datent d’un an et il convient de les pondérer par l’effet iPhone 4 et Noël. Mais il convient aussi de tabler sur une forte progression du Blackberry, notamment chez les jeunes (avec les forfaits bloqués).
Se donner comme fourchette entre 20 et 30 %, c’est là encore être extrêmement charitable avec nos amis d’Apple 😉
Par ailleurs, deux « événements » récents viennent corroborer le fonds de ce notre article :
– Le fait que Facebook ait lancé une application java pour les « features » téléphones montre bien que la marge de progression pour Facebook ne se situe pas sur les smartphones mais sur les téléphones moins élaborés
– Le fait que l’application iPad de Playboy ait été refusé par l’AppStore et que Playboy ait décidé de créer une WebApp !
Des nouvelles du côté d’Apple ?
Pour revenir sur l’interdiction d’Apple de développer des applications de dons, en réalité ils interdisent le paiement dans l’application, mais celui-ci peut avoir lieu en dehors de l’application, dans Safari. Avec une technique simple, il est possible de faire revenir le donateur dans l’application après le don.
Pour information, les applications que notre agence développe (http://butterflyeffect.fr) sont toutes disponibles sur l’App Store. Elles permettent de saisir le montant du don dans l’application et de fournir toutes les informations nécessaires à l’envoi du reçu de défiscalisation. Après le paiement, l’utilisateur revient automatiquement dans l’application pour être remercié. Faites le test 😉
Pour ce qui est du débat webapp – application native, nous nous sommes récemment positionnés et nous suggérons de faire les deux ! (http://butterflyeffect.fr/blog/application-native-ou-web-application/)
A bientôt !
merci Bastien pour ton comm
autre info marrante à ce propos : http://osocio.org/message/the_fundraising_app_that_apple_could_make/