Les résultats du Téléthon de ce week-end prouvent que la polémique soulevée la semaine dernière était regrettable. Malgré la polémique, le niveau est maintenu, même si ce sont les dons en ligne qui sont en baisse…
En effet, de nombreuses expériences ont démontré depuis longtemps que la générosité entraine la générosité, qu’elle ne se divise pas, ni ne s’additionne en « rognant » sur un espace vital limité, mais qu’elle se multiplie. Quand le Téléthon va bien, tout le monde va bien. La générosité n’est pas « un jeu à somme nulle » comme disent les économistes.
L’impact de cette attaque montre cependant que les marques associatives sont vulnérables, car elles reposent sur une confiance a priori. Une confiance « aveugle » fondée sur peu de preuves de l’efficacité du don. Certes, les programmes sont accessibles sur les sites et dans les rapports d’activité Mais les associations et fondations, aux besoins limités, sommées par les instances de contrôle de n’investir que pour récolter avec des bénéfices à court terme et affectés, sont rares qui peuvent consacrer moyens humains et financiers à médiatiser fortement, publicitairement, durablement, leur cause, leur vision, leurs actions, leurs résultats.
Dans l’étude que LIMITE publie prochainement avec LIMELIGHT pour la Mutuelle Saint Christophe (spécialiste de l’assurance des risques associatifs pour le Secours Catholique, le Secours Populaire, etc), les dirigeants de grandes associations et fondations qualifient eux-mêmes leurs organisations de « colosses médiatiques aux pieds d’argile ».
BNP Paribas ou le Service d’Information du Gouvernement achètent des heures à la télévision et à la radio, des kilomètres carrés dans la presse et des millions de pixels sur le web pour valoriser leur action.
Les associations ne le peuvent pas. Il serait choquant qu’elles y consacrent les mêmes moyens. Mais elles sont très fragilisées de n’avoir, pour la plupart, aucune stratégie « corporate ».
Surtout lorsque de nouveaux publics doivent être sollicités, qui les connaissent moins, comme les mécènes, les jeunes ou les nouveaux philanthropes.