On avait vu le sac Gucci UNICEF, on voit bien les produits dérivés PPR « Home » après tout, mais sans céder dans le très facile « j’aurais pas fait comme ça » ou tenter de faire une polémique « à la desirsdavenir.org », la mise en ligne du nouveau site de l’UNICEF nous pose un certain nombre de questions.
Au-delà des goûts et des couleurs (masquez le logo et devinez de quelle ONG il s’agit si vous ne savez pas que ce bleu là est celui de l’UNICEF… les arrondis coupés des bords à gauche et à droite sont un peu bizarre), plusieurs choses nous interpellent , autant sur le fonds que sur la forme :
1) le site ne rentre pas dans une résolution de 1024 pixels de large, son code XHTML est non-conforme et la page d’accueil pèse 450 Ko ce qui est en contradiction avec le bons sens autant qu’avec les usages
2) la zone chaude en haut à droite est pour l’espace dédié OK mais il sert à quoi ? que puis-je y gagner ? et bien ce n’est même pas en cliquant sur « se créer un espace personnel » que je les saurais…
3) le niveau 2 de l’arborscence apparaît en dessous des rubriques, j’arrive pas à m’y faire car c’est presque invisible, et la topographie de l’information reste confuse dans les pages : les tags auraient pu clarifier les choses mais en fait non car ils listent en vrac les articles tagués sans apporter de valeur ajoutée aux contenus…
4) la gestion de la transformation dans les appels à l’action, donc la capacité de ce site à générer des dons en ligne, à collecter des adresses et à motiver des bénévoles – le plus important donc : et bien on y est pas non plus. Le choix du code couleur rose, sans doute voulu comme original, rate son objectif car le bouton est pauvre et peu engageant. Aucune information fiscale n’est donnée, pas plus que de proposition d’e-reçu fiscal, le système de don est rattaché au panier de la boutique, celui-ci se mélangeant donc aux produits mis en caddie – ça entretient donc une confusion entre produits UNICEF, produits partages et dons (ce n’est pas la même chose). Le processus de validation du panier (donc du don) est fastidieux et n’indique pas les étapes restantes.
Enfin on est déçu vous pouvez le constater. On dit pas qu’on ferait mieux, mais en tous cas on ne ferait pas les erreurs décrites plus haut, c’est certain. Parce qu’on pense que l’UNICEF n’est pas « une marque comme les autres », comparable à un parti politique, un site d’une collectivité locale ou à un produit de grande consommation. Et que web 2.0 n’apporte pas de valeur en soi, mais uniquement quand il correspond à une organisation interne déjà existante ou qu’il est en phase avec un projet partagé et réaliste de l’organisation : est ce le cas de l’UNICEF en France ? Et on pense que quand on travaille pour des acteurs non-marchands qui vous payent avec l’argent issu de la générosité du public, ça créé des responsabilités supplémentaires car ce n’est pas comme s’ils opéraient des refontes de leurs sites web tous les ans / 2 ans… Donc il ne faut pas se rater et il faut viser la pérennité, pas l’effet « whaou » ni céder aux modes… forcément passagères.
Et faire un site web pour un acteur non-marchand, c’est non seulement un métier (nous on le fait, parfois seul ou parfois avec un acteur spécialisé dans ce secteur : Ecedi), mais aussi et surtout c’est un engagement fort auprès de l’ONG car une partie de ses ressources y sera liée, et c’est un engagement aussi auprès de ses publics clés, qu’ils soient bénévoles ou donateurs, en tous cas autant que vis-à-vis de l’état de l’art du web en terme d’accessibilité, de validité W3C, etc.
On va finir en posant les questions qui tuent : « Combien tout cela a t’il coûté à l’UNICEF ? », et aussi « Quelle part du budget global Internet a été consacré à cette refonte, versus les actions de génération de trafic et d’acquisition de donateurs qui seules peuvent rapporter quelque chose de concret à l’UNICEF qui n’a aucun problème d’image ? » et enfin mais ça il faudra attendre un peu pour le savoir « Combien cela va t’il en rapporter en dons / achats en ligne par rapport à l’ancienne version, ce au bout d’un an d’exploitation ? »
Je pense qu’on n’aura pas ses réponses, mais les donateurs UNICEF seraient en droit de les poser à leur ONG favorite non ? Enfin nous ce qu’on en dit…
ce nouveau site web de l’UNICEF aurait bien mérité quelques mises au point de gens du métier, je veux dire par là de l’intervention de quelques gens qui savent ce que c’est que le e-marketing social appliqué aux ONG.
Là, ca laisse un vieux gout amer de voir qu’un site web d’une aussi grosse marque sociale respecte aussi peu les quelques standards en la matière, standards qui n’ont pas été imposés aux internautes et aux donateurs, mais qui le sont devenus par les constats faits suite aux usages des années passées…
Bref, une belle honte, une gabegie, un gros loupé. -1 à La Netscouade… C’est encore plus dommage que finalement dans la sphère institutionnelle et sociale, ils sont plutôt à la recherche d’innovations. Pour une fois, c’est quand même loupé dans les grandes largeurs.
Courage, c’est en travaillant qu’on apprend le métier 😀
interessant quand on sait que :
– l’agente LIMITE a comme référence l’Unicef …pour sa stratégie Internet (c’est dit dans la rubrique Ils nous font confiance!)
– ce site ne s’adresse pas à des techniciens du web ni à des internautes experts …mais à un public large et je trouve que pour cela ce site est plutot bien fait. Allez faire un tour sur la page WEB TV Unicef…géniale
– la naviagtion est particulièrement aisée et justement elle casse un peu les codes convenus…
Désole les experts mais c’est pas vous qui donnez !
Cordialement
Pierre
« Allez faire un tour sur la page WEB TV Unicef…géniale »
Effectivement, je viens de m’y rendre alors je ne vais pas rentrer dans un débat sur le contenu des vidéos qui est sans doute très bien.
Par contre…utiliser « géniale » (déf : Qui dénote du génie) pour un wall vidéo Dailymotion je n’irais pas jusque la.
Par ailleurs, je vous propose de découvrir deux sites non-marchand qui proposent du contenu façon web TV mais d’une manière plus pertinente à mon sens :
http://www.30ansdactioncontrelafaim.org/
http://www.fondationdefrance.org/40ans/
« La navigation est particulièrement aisée et justement elle casse un peu les codes convenus… » Pourriez-vous m’expliquer plus profondément en quoi celle-ci casse un peu les codes ?
Cordialement
Sébastien
Bonjour,
Je ne vais pas rentrer dans le débat mais je me demandais comment vous aviez calculé le poids de la page ? Car moi en utilisant des outils trouvés sur le net je trouve environ 66Ko, allez arrondissons à 70Ko, ce qui est plus que raisonnable, non?
JC.
Analyse effectué avec un des outils de référence, Yahoo! YSlow (https://developer.yahoo.com/yslow/), voir la capture ci-dessous qui indique le poids au premier chargement puis en deuxième visite (avec cache), pour une page d’accueil il va sans dire que c’est bien la première visite qui importe le plus…
Au-delà d’aspects et normes techniques plus ou moins pertinents, je retiendrais personnellement une grosse déception au niveau de l’identité globale qui émane du site : pas du tout à la hauteur d’une institution telle que l’UNICEF.
Maintenant, ayant « un peu » ‘expérience dans la gestion de projet Web, je sais très bien que ce qui est affiché à l’écran est très souvent le produit de multiples opportunités et contraintes (internes et externes) et que parfois ça passe …. parfois ça passe pas 🙂
Pour parler que de ce que je maîtrise, la conversion don d’une part, et l’inscription email, je pense également que la Netscouade rend une copie très peu satisfaisante en la matière.
Le processus de don, façon boutique en ligne (peut-être d’ailleurs à l’économie en reprenant des scripts ecommerce) nécessite 5-6 pages pour arriver au TPE. C’est énorme et le tout sans aucune informations fiscales.
D’autre part, le PA est un formulaire correct dans la forme qui permet la génération de PDF, mais les contrôle de saisie ne sont pas très sérieux. On aurait sans doute préféré du rebilling, mais bon.
Pour l’emailing, il semble que l’inscription puisse se faire avec une simple adresse, et que les noms/prénoms, sont des champs facultatifs de qualification : Bonjour la délivrabilité, si vous écrivez à une adresse email sans connaître le nom du destinataire !
L’opt-in me laisse rêveur par sa précision : J’accepte de recevoir par email des offres de l’Unicef.* Et son * qui ne renvoie vers rien !
Le texte d’alerte en cas de saisie erronée sur la homepage, est illisible sous firefox, problème de CSS sans doute.
Enfin, sur le don, comme l’inscription, il semble y avoir une barre de progression, sans texte, de couleur blanche sur fond blanc, dont je ne saisie pas vraiment l’utilité tellement elle est invisible.
Bref, les essentiels pour faire un bon fundraising n’y sont pas !