L’excellent Briefing de Trendwatching.com de septembre vient de sortir… Le thème est cette fois-ci « Le triomphe de la transparence, les avis d’utilisateurs sont les nouvelles publicités », et ça balaye principalement le pouvoir des recommandations ou commentaires qui sont publiés sur Internet, et la manière dont les acteurs du web (Google, Amazon, Netflix, Tripadvisor…) et les marques gèrent ce phénomène…
Et en le lisant, je me suis surpris à penser à ce que ça pourrait donner si le même phénomène touchait de façon aussi massive les associations et les ONG. Il y a bien entendu déjà eu des tentatives (ONG Scan) et des essais transformés mais un peu biaisés (Fondation Prométhéus) mais rien qui soit 2.0 ou qui procède spontanément des utilisateurs…
Qu’est ce qui se passerait s’il existait un Tripadvisor ou un Ciao des associations et des ONG ? Ou si le Rich Snippets qu’intègre Google à ses résultats de recherche et qui mentionne les « classements » (étoiles) ou les « revues » qui sont publiés sur les produits, était étendu au secteur non-marchand ? Vous imaginez un peu l’impact sur les organisations concernées ? Leur collecte de fonds ?
Trendwatching parle pour les « marchands » de certaines marques « opaques de manière transparente » comme Apple, Virgin, Ikea… Ce serait nos Unicef, nos Croix Rouge, nos Fondation Abbé Pierre à nous le secteur « nonprofit ».
Surtout que maintenant les commentaires se font en temps réel, sur Facebook ou Twitter, et partout alors qu’avant ils étaient cantonnés à des sites particuliers réservés aux « avis » (Ciao, Epinions, Toluna…), c’est la 2ème vague, celle du 2.0 et de l’instant web.
Et il se passerait forcément la même chose que pour les produits et les services qui sont critiqués et commentés sur Internet : il y aurait des « faux commentaires » diligentés par les acteurs eux-mêmes ou leurs conseils peu scrupuleux (l’astrosurfing du nonprofit en quelque sorte).
Et enfin il y aurait aussi on peut le rêver un acteur associatif qui prendrait les devants et hébergerait en transparence et en toute honnêteté des « revues » et des commentaires sur son propre site, comme le fait American Apparel ou Starbucks… Qui se serait à votre avis ? L’ONG qui assumerait ça en 1er en France ?
Donc pour fêter ça, je me suis dit qu’en plus de la veille de Miguel qui est postée sur ce blog chaque semaine le lundi (archives ici), j’allais publier un billet de temps en temps pour rendre visible les avis, les commentaires et les feedbacks permanents qui sont publiés sur Internet concernant les associations et les ONG dans les espaces d’échanges, les réseaux sociaux et les sites de partage ou d’expression publics.
Parce que c’est pas ce qui manque les réactions face aux campagnes de communication, aux actions de sensibilisation et aux sollicitations des associations, fondations et ONG. Alors à très bientôt pour cette nouvelle rubrique qu’on pourrait appeler « La voix du donateur ».
hello la team Limite,
loin de moi l’idée de casser l’oeuf avant de tuer le poussin, mais mais mais… Les ONG désirent-elles avoir des feedbacks de leurs donateurs, et par extension de leurs populations cibles ?
Je m’explique : combien de fois ai-je pu voir par le passé d’ONG et d’associations demander des conseils quant à leur stratégie de communication, voire pour certaines d’entre elles parmi les plus ardies (« vous avez dit Hardy… » :-), leur stratégie de marketing social ? Et parmi ces bonnes oeuvres, combien lorsqu’on parle de transparence, de dialogue, … et de sondages quali, rétorquent que (je cite avec des pincettes) : « c’est trop compliqué, ca coute trop cher, on n’a pas le temps, on n’y croit pas » ? Combien ?
Parfois beaucoup, beaucoup trop… Car nous (oui je me colle au groupe) sommes là pour défendre des causes nobles, qui nous semblent justes et engagées. Certes comme professionnels, … mais engagés et au service des autres.
Quand j’ai proposé cela à certaines ONG, les échos que j’ai pu avoir ont été faibles. Pourtant, démonstration et visuels à l’appui, stats et graphs des bonnes pratiques chez les voisins, rien ne semble démontrer qu’il est nécessaire d’engager un dialogue en passant par les médias numériques.
L’ancien modèle « top-down » fait encore fureur. Tout comme celui du marketing direct. Je ne dis pas que le top-down est mort, ni que le marketing direct sert à rien, je crois simplement que d’autres modes d’échanges sont apparus il y a déjà plus de 10 ans, et qu’il serait sans doute utile de s’adapter aux évolutions sociétales. 🙂
D’autres dans la sphère marchande, ou dans la sphère politique, font de la veille et du B.I. sans en avoir honte, et utilisent même les indicateurs numériques comme des outils de pilotage stratégique. Si on regarde les expériences ultra-médiatisées d’Obama ou de Sarkozy, n’y aurait-il pas pour nos chères ONG des enseignements forts à en tirer ?
C’est vrai tu as raison, trop souvent on considère encore que le donateur doit rester à sa place, derrière son chéquier ou son notaire.
Mais la force d’internet et des nouveaux médias force quand même les associations à se mettre plus à l’écoute, à mettre en place de vrais « services-donateurs ».
Les blocages, finalement, viennent d’ailleurs plutôt des Conseils d’administration, prudents par nature et souvent composés de personnes moins en prise avec ces évolutions…
L’un de nos projets est d’ailleurs de mesurer ces blocages par une enquête qui objective nos perceptions.