Pendant l’été, nous avons eu de nombreux échanges avec les différents acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique, ceux qui veulent des résultats durables, s’entend, et non pas ceux qui veulent noyer le poisson (le thon rouge) en achetant du média pour faire croire que les énergies non renouvelables le sont ou que les centrales thermiques fonctionnent à l’éolien.
La question ? Justement, que « tout le monde est d’accord » sur l’importance des enjeux de Copenhague et que, dans cet unanimisme consensuel cacophonique, et green-washo-médiatique, chaque chef d’Etat va pouvoir aisément faire prendre des vessies (radio-actives) pour des lanternes (solaires) en prétendant avoir poussé les autres à concéder le maximum et, finalement, obtenu beaucoup.
Notre analyse ? Consacrer la communication à donner au public les repères qui lui manquent : avec une réduction de 20% des émissions d’ici 2050, la température moyenne de la Planète augmenterait de 2° et les catastrophes, inondations raz-de-marée, etc. entraineraient migrations massives et guerres. L’objectif de moins 40% serait un succès et à moins 30 on pourrait estimer avoir obtenu une grande avancée.
-20, -30, -40 : ambiance « soldes ». C’est pourquoi, en juillet dernier nous avions proposé de lancer une campagne « A moins 20 d’engagements de réduction, on solde la Terre. A moins 30 ou 40, on la sauve », avec des actions de mise à l’encan de morceaux de la planète (le Bengladesh, la Hollande, la Camargue, …) dans des lieux publics et sur internet. Avec, pourquoi pas, des actions militantes sur les marchés, utilisant le même code de « vente ».
La priorité a finalement été donnée à l’objectif d’aide aux pays pauvres et émergents dans leurs efforts de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Nous ne croyons pas possible de mobiliser les populations pour qu’elles fassent pression sur nos dirigeants afin qu’ils mettent des milliards d’aides à ces pays sur la table : ces sommes paraissent toujours soit faramineuses, soit dérisoires ; on sait qu’elles sont prises sur nos impôts et on apprend toujours quelque temps après qu’elles n’ont pas été versées, ou qu’elles ont fini dans des grandes organisations internationales dont les fonctionnaires gagnent cent fois plus que nous, ou encore que l’argent a été détourné par des états corrompus ; enfin, pourquoi aider des pays qui nous piquent des emplois ?
Bref, ce message de l’aide aurait pu passer, sur le thème « aidons ces pays à ne pas gâcher nos efforts », en complément de celui sur les repères à se fixer collectivement, mais, franchement, chez LIMITE, on n’y croyait pas.
Dans le bouche-à-oreille ambiant, à trois mois du Sommet, on perçoit à présent une résignation des acteurs de la société civile à ce que les résultats en matière d’engagements de réductions de dépenses soient un échec.
Heureusement, j’apprends que CLM a récemment proposé à la Fondation Nicolas Hulot une idée proche de celle de la campagne « repères » que je défends : tout espoir n’est pas perdu…