Lions de la Pub – Cannes, juin 2009
Si Laurent Terrisse s’était trouvé aux Lions de Cannes, qui sont à la Pub mondiale ce que le Festival du même nom est au Cinéma, voilà une version imaginaire de ce qu’il aurait pu entendre et échanger des moments auxquels il aurait assisté.
A la fin du dernier jour, il aurait pu se trouver invité à un dernier verre du stand privé de l’AACC, avec quelques happy fews, parmi lesquels Hervé, qui lui aurait demandé quel souvenir il gardait de DDB, Marie-Pierre, qui lui aurait courtoisement offert un pastis et un T-shirt, et l’autre Hervé, qui lui aurait fait part de ses idées pour que ACT Responsible fasse encore plus fort, l’an prochain, qu’avec Kofi Anan cette année.
« Si Obama ne vient pas pour ACT en 2010, je ne viens pas », aurait-il répondu. Mais, bien entendu, il reviendrait.
Stéphane aurait été là et l’aurait pris à part pour lui demander s’il se rendait compte des conséquences, ne serait-ce que pour l’intérêt national, mais aussi du fait de leur réel engagement, récent, certes, mais réel pour l’environnement, des attaques dont font l’objet les pubs de grands énergéticiens français. Laurent aurait pu répondre que c’était, selon lui, la communication recommandée à ces clients qui leur serait nuisible dans la durée, ainsi qu’à tous ceux qui conseillaient à un pollueur de verrouiller tout débat public en inondant tous les médias d’arguments à sens unique.
« C’est comme ce qu’a dit Eric Schmidt à Maurice Lévy cet après-midi : quand un internaute chinois tombe sur la mention « This information has been removed by order of the Government« , il a la confirmation que l’information qu’il cherche est importante. Et il va donc fouiller jusqu’à ce qu’il la trouve. Internet crée ce contexte dans lequel le rôle du publicitaire ne peut plus être de juguler, mais, à l’inverse, doit être de réveiller le sens critique »
Stéphane lui aurait sans doute répondu un truc du genre : « Ok, quand ce sera le plus efficace pour nos clients, bien sûr nous le ferons »
Quelques minutes auparavant, Bernard Brochant en aurait, par anticipation, tiré la morale : « En tant que publicitaires, nous savons maintenant que nous avons le pouvoir de contribuer à changer les choses dans le monde… mais peut-être avons-nous d’abord à changer un petit peu nous-mêmes J »
Et, dans l’un des master classes, très ciblés créas, auxquels Laurent aurait assisté, le représentant de la com de Nike aurait candidement confirmé ce besoin de changement : « Ce que j’aime, dans mon métier, c’est que, partout dans le monde, il y a des gens qui font de l’exercice et ont besoin de chaussures de sport : c’est bon de se sentir utile ».
Pourtant, au total, Laurent n’aurait pas craché dans le pastis : grâce à l’équipe de ACT et à la campagne « tck-tck-tck » de Havas pour le Global Forum (sur laquelle nous reviendrons), la com responsable est, cette année, sortie du ghetto des grandes causes, avec l’interpellation des plus grands professionnels mondiaux de la pub sur leur responsabilité sociale à propos de Copenhague. Par Kofi Anan et Bob Geldorf en personnes. Excusez du peu.