… faire les pubs qui vont avec les changements de comportements des consommateurs que décrit cet article du Monde.
Mais comme le dit en conclusion Stéphane Rozès, DG de CSA aux trois journalistes auteures de ce remarquable papier, Laetitia Clavreuil, Claire Gatinois et Laurence Girard, « actuellement, l’opinion publique va plus vite que les entreprises ».
J’y ajouterai : « Et les entreprises vont plus vite que le monde de la pub ».
Tous les jours des annonceurs nous disent que c’est eux qui sont obligés de mettre le nez de leur agence sur des changements déjà évidents pour beaucoup de consommateurs de base.
Pour reprendre cette longueur d’avance, nous devons en effet commencer par comprendre que les temps où les « sans-rollex » étaient des ratés ne reviendront plus. Nous allons devoir concevoir des campagnes qui aideront à se passer de 4×4 et à inventer nous mêmes de nouveaux modes de vie plus proches de la vie réelle, à trouver notre plaisir de consommation dans la gratification du « bien-choisir/bien en jouir ».
Pour cela, nos campagnes doivent coller à ce que sont vraiment nos clients et les produits ou services qu’ils inventent, doivent accompagner l’évolution constante des consommateurs, leur donner accès à toute l’information sincère sur la marque et s’ouvrir aux critiques et aux débats en impliquant la société civile.
Elles doivent chercher les concepts, les supports, les postures les plus adaptées à ces nouvelles logiques, donc rechercher le moindre budget, la plus grande durée.
Il n’y aura plus de boulot que pour les publicitaires qui ont des idées.
En face de ces nouveaux annonceurs, qui inventent les nouveaux produits et service, destinés aux nouveaux consommateurs, nous devons mettre de nouveaux types de publicitaires, qui cherchent avec eux, non pas comment faire vendre le plus, mais comment créer le plus de valeurs humaines, économiques et sociétales, et démultiplier l’activité en trouvant des idées qui font du bien parce qu’elles vous donnent le sentiment d’être plus intelligent, parce qu’elle vous transmettent une émotion, parce qu’elles vous soudent aux autres. Et en inventant des circuits courts (vs des grosses entités « multi-métiers ») pour un courant continu (vs un « concept » à « décliner ») d’interaction (vs de manipulation) entre réseaux d’audiences liés par des passions partagées.
Autant dire de nouveaux modèles d’agences…