Dans cet article, un petit résumé commentaire de ce qui nous a interpellé à l’agence ces derniers temps :
– le Trendwatching.com sur la « Génération Générosité »
– le rapport de Terra Nova sur les leçons de l’élection d’Obama
– le dernier Baromètre de la Générosité de la Fondation de France
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L’excellent trendwatching.com a fait un de ses rapports sur la « Generation G – That would be G for ‘Generosity’, not G for ‘Greed’ 😉 » et revient sur ce que nous pensons, chez LIMITE, depuis longtemps : ce sont les valeurs non-marchandes qui donnent de la valeur, y compris marchande, aux marques !
Après avoir remis les choses dans le contexte de la crise et de l’élection d’Obama, Trendwatching sort l’artillerie lourde avec des exemples et des concepts on ne peut plus pertinents pour décrire le phénomène « nonprofit » et son adéquation parfaite avec le « monde qui vient » :
– Le web2.0 et les réseaux sociaux comme symptôme de la volonté de donner (son avis, son temps, ses compétences), et de partager (des informations, des connaissances). Wikipédia, Flickr, Youtube… Et cette citation de Kevin Kelly qu’on ne démentira pas : « La culture Internet devient LA culture ».
– Des initiatives de marques pour changer les choses et faire la différence au-delà du profit : TOMS Shoes, One Laptop per Child’s et Amazon, Ecoigo, Novacem, des services web tels que Tripwolf (guide de voyage alimenté par les internautes) et FreeGreen (plans de maisons durables gratuitement mis à disposition), Ikéa, Zurich Assurances, Kraft Foods et des publicités abribus chauffantes pour les SDF de Chicago…
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Autre production innovante, le rapport Terra Nova sur Obama, très médiatisé dans la (ségo)-blogosphère, censé tirer les « leçons de l’élection d’Obama » pour la (gauche) politique française. Les données sont intéressantes, certes un peu tendancieuses car orientées mais au moins ce genre de rapport a l’avantage de donner des perspectives plus motivantes que les traditionnelles tarte à la crème des politologues « ancienne génération ».
D’abord il faut répéter que c’est parce qu’il a construit une marque autour de lui qu’Obama a pu développer une stratégie très active sur Internet, qu’il ne s’agit pas de débaucher quelqu’un de Facebook pour lever des millions de dollars et être élu. Ensuite il est très clair qu’il faut relativiser la vision complètement faussée qui existe en France concernant l’apport d’Internet dans le fundrainsing et l’élection de Barack Hussein Obama : la collecte réalisée via les réseaux sociaux et l’importance sans précédent de la mobilisation online autour d’Obama ne doit pas masquer que l’essentiel des fonds et de l’action d’Obama ont été levé auprès des acteurs traditionnels du financement des campagnes, via des moyens traditionnels et que la campagne dans les « swing states » s’est avant tout faite sur le terrain, au téléphone et au travers des meetings relayés par les journalistes TV. Enfin et c’est là le principal, le vote pour Obama a été un vote massif et populaire, par un « e-vote » d’une élite d’hyperconnectés. Ce sont des précisions très importantes dont le meilleur exemple est l’échec de Ségolène Royal en 2007, que Terra Nova a comme par hasard oublié de mentionner.
Plus modestement que Terra Nova, notre idée est de voir ce que l’élection d’Obama apporte comme indicateurs et comme pistes pour le marketing social des associations et des marques qui désirent s’engager sur des terrains liés à l’éthique. Alors quels sont les enseignements de « la meilleure campagne électorale jamais menée » (B. Obama) pour les associations, les ONG et les marques qui capitalisent sur les valeurs non-marchandes :
– Un marketing du changement et un message électoral de type « grande cause » : le storytelling a été mis au service de l’empoverment pour que chacun puisse s’approprier la campagne, le candidat et donc le résultat
– Une logique de masse encadrée par des professionnels de la mobilisation sur le terrain et par une utilisation centrale d’Internet à tous les niveaux : organisation, communication, recrutement, coordination, fidélisation… L’utilisation des réseaux sociaux de type Facebook ou Youtube est en fait presque anecdotique en comparaison de l’emploi de l’emailing, des SMS et des appels téléphoniques.
– Un fundraising qui s’est vu renforcé par une « stratégie des petits dons » : 3 millions de donateurs ont fait 6,5 millions de donations en ligne pour un total d’environ 500 millions de dollars avec un montant moyen de don en ligne de 80 dollars par personne
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Dans sa dernière mouture, le Baromètre de la Générosité de la Fondation de France vient nous remettre les idées en place :
– Le nombre global de donateurs ne baisse pas en 2008 (le sondage a été réalisé en mai 2008 donc avant la crise financière) et se situe à 56% de la population âgée de 15 ans et plus, même si ce sont les hauts revenus et les papy boomers qui sont les plus actifs
– Le recentrage vers des causes plus proches continue de s’opérer : l’environnement, les droits de l’homme, les guerres, famines et autres catastrophes naturelles font de moins en moins recette
– Le don en ligne est évalué à 2% du total des dons (de la main à la main compris)
– Les acheteurs de produits « généreux » sont en nette baisse depuis 2002 mais ils restent stables en 2008 par rapport à 2007, avec même une progression au sein des 65 ans et plus
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Et vous vous lisez quoi ?