Depuis la publication du sondage Ifop-Agence LIMITE sur les donateurs face à la crise fin octobre 2008, les réactions, les propositions et les opérations se multiplient pour renforcer la mobilisation des donateurs et faire en sorte qu’une fois de plus, la capacité de persuasion des associations et fondations vienne, en fin d’année, contredire les prévisions.
2008 ne sera sans doute pas une année de forte croissance des dons, mais ne sera peut-être pas non plus une année de « décroissance » des ressources.
En effet, si les donateurs déclarent se mettre en « stand-by », si, pour la première fois les retraités déclarent depuis quelques mois avoir l’intention de restreindre leurs dons, si le montant moyen du don a légèrement baissé et les prélèvements automatiques plus difficiles à obtenir, la fidélité des donateurs et les efforts des fundraisers auraient permis d’obtenir 6% d’augmentation du montant global au premier trimestre et les plus optimistes tablent sur une croissance 2008 équivalente à l’inflation.
Chaque organisation renforce son plan de fin d’année, en fidélisation et en communication, les actions qui rendent visible l’utilité de ce que fait la cause étant le meilleur soutien aux campagnes de fin d’année.
En ces temps de prudence et de recul des subventions, quatre pistes se dessinent :
1) Multiplier les canaux et les actions qui permettent au public de se rendre compte de l’utilité de ce que fait l’association et de témoigner de la considération à ceux, donateurs ou militants, qui s’engagent derrière elle : à l’ère de l’image sur internet et des réseaux sociaux, tout est possible et de plus en plus accessible, quasiment en temps réel (exemple de la Fondation de France)
2) Optimiser l’existant : chaque organisation a des potentiels d’amélioration de ses performances sur certains domaines, notamment en communication et sur internet, mais aussi sur du grand don et sur le mécénat des entreprises et des marques qui est le grand relai de développement des ressources privées des deux dernières et probablement deux prochaines années, d’autant plus que, en période de crise, les budgets publicitaires sont réduits au profit des communications qui ont du sens
3) Mettre en place des « plan B », les messages et les outils qui vont permettre de réagir en temps réel à une actualité et une opinion fluctuantes : les organisations qui mettent en place les outils de pilotage les plus fins de l’opinion de leurs publics clés (donateurs, mécènes, pouvoirs publics, interne, médias, …) sont celles qui souffriront le moins de la crise
4) Investir aujourd’hui sur les campagnes et les dispositifs de la future sortie de crise : les organisations qui auront testé et mis au point les nouvelles opérations, les nouveaux concepts, les nouveaux outils qui font converger présence média, internet et échanges communautaires autour de « l’aventure de leur cause » progresseront
Chaque crise importante est aussi l’occasion de l’émergence, ou de l’accélération de l’émergence de nouveaux acteurs, de nouvelles pratiques, de nouvelles idées.
A partir du moment où on le sait, transformer la crise en chance n’est plus qu’une question d’imagination et de méthode !
Laurent Terrisse
Les réactions de Laurent Terrise, président de l’Agence LIMITE après la présentation du sondage devant l’Association Française des Fundraisers :
Dans le post suivant : toute la présentation en vidéo !