Louis Schweitzer, Président de la Halde constatait récemment que les entreprises qui s’engagent vraiment dans la lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité sont celles dont le patron en a fait une des deux ou trois priorités pour toute l’entreprise. Pas une des sept, ou dix priorités, mais une des deux ou trois, par exemple devant la conquête de nouveaux segments de marchés ou une nouvelle politique de services.
Dans les entreprises où c’est le cas, le top management et tout l’encadrement sait que, pour y faire carrière, il faut être pro-actif sur le sujet. Et alors tout le monde s’y met.
Il en va de même pour le développement durable dans la publicité. Chez trop d’annonceurs, dans encore trop d’agences, il ne s’agit que d’un sujet parmi d’autres, une énième priorité, avant les «vraies » priorités, souvent en fin de discours du Président ou dans la colonne annexe du site corporate.
Lorsqu’on interroge des N-2 ou -3 sur l’engagement et la politique de leur entreprise sur le sujet, sur le rôle et la responsabilité des métiers de la communication pour faire bouger les choses dans l’après-Grenelle, ils vous mentionnent le plus souvent les poubelles de couleur dans les couloirs, les ampoules basses conso dans l’entrée et l’existence d’un plan interne.
Quant à la politique suivie en matière d’éco-conception des campagnes, l’intégration des logiques et des procès DD dans les orientations stratégiques et créatives, il s’agit de sujets encore rarement abordés.
C’est pourquoi le travail de formation mené par Des enjeux et des hommes est essentiel. Les plans sont encore timides et trop étalés dans le temps, les formateurs témoignent souvent de leur déception devant les désistements nombreux de dernière minute.
Mais tant que l’idée n’est pas imposée que l’éthique dans les marques est la voie d’avenir de la communication et tant que sa maîtrise n’est pas le critère central de la progression de carrière, il sera difficile de rattraper le retard sur la Société.
Laurent